MAKOTO SHISHIO
La classe.. au service du mal S'il n'y avait qu'un mot pour décrire ce personnage, l'un des deux grands méchants de la saga, ce serait "Fascinant". Car il l'est vraiment, cet ancien patriote, brûlé vif par ses employeurs à la fin du Bakumatsu. Lorsque Kogorô Katsura l'enrôla comme assassin en remplacement de Kenshin en 1868, Shishio y vit un formidable moyen de se faire connaître auprès de patriotes haut-placés. Sa ruse et son immense talent au combat lui valurent d'être considéré en peu de temps, à l'égal de Kenshin. Toutefois, sa renommée grandissante effraya tant les autorités du nouveau gouvernement que celles-ci décidèrent de le supprimer définitivement. Attaqué par surprise puis brûlé au troisième degré, il parvint néanmoins à survivre et à s'enfuir. Dix ans plus tard, en 1878, Makoto Shishio a repris une dizaine de villages japonais sur le gouvernement qu'il menace de détruire. Non qu'il soit un tyran sanguinaire, Shishio a compris à travers la souffrance de ses blessures que l'homme est cruel par nature et qu'il n'y a d'enfer plus véritable qu'en ce monde-ci. Il applique sa propre devise: "Dans ce monde infernal, seuls les plus forts doivent survivre". Profitant de la faiblesse relative du gouvernement Meiji et de celle de Kenshin qui a enterré son esprit de Battosai, il ourdit un coup d'état à Kyôto visant à prendre le pouvoir au Japon, entouré d'une armée de fidèles et d'une équipe de puissants mercenaires nommés "Les Dix Sabres".
Car son principal point faible se situe dans son métabolisme qui l'empêche de combattre plus de quinze minutes sous peine de ne plus supporter sa propre chaleur corporelle. Sa plus grande erreur, qui lui coûtera la vie, aura été d'avoir pris un plaisir non dissimulé à affronter des adversaires qu'il avait sous-estimé. En effet, Shishio est ravi de pouvoir démontrer à tous par la voie du sabre que sa doctrine est celle à suivre. Bien qu'il ait aussi vécu la période tourmentée de l'ère Edo, il ne partage pas la même vision de l'ère Meiji. Il souhaite, à l'inverse de Kenshin, créer un gouvernement fort pour assurer au Japon un avenir brillant. Leur opposition dantesque est autant physique qu'idéologique. Et malgré sa combustion spontanée qui mettra un terme à leur combat, le vainqueur final restera toujours indéfini. Sa force, sa résistance, son obstination et son esprit combatif ne restèrent-ils pas jusqu'au bout supérieurs à ceux de Kenshin ? Le gouvernement lui-même ne prôna-t'il pas par la suite l'importance d'un état-nation puissant ? Alors, qui avait raison ? Nul ne pourra le dire, même au vu des générations futures. Il en restera la trace d'un homme génial et fou, aux convictions inébranlables et doté d'une force surhumaine qui aura marqué pour toujours la vie de ceux qu'il aura croisé. L'absolu opposé de Kenshin mais en même temps... l'homme qui lui ressemblait le plus.

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