TOMOE YUKISHIRO
Une âme noyée dans le sang Certainement le personnage féminin le plus émouvant de toute l'histoire. Principale actrice du Chapitre des Souvenirs, cette jeune femme pénètre dans la vie de Kenshin, un beau soir d'été, alors que Kyôto est plongé au coeur de la scène tragique du Bakumatsu. Discrète et réservée, elle s'attache rapidement au Battosaï, en qui elle parvient à discerner la lente agonie intérieure, essayant malgré tout de lui faire ouvrir les yeux sur l'horreur de son rôle d'assassin. Ayant perdu elle-même l'homme qui lui était promis de la main de Kenshin, Tomoé s'infiltre dans son quotidien afin de découvrir son point faible, n'hésitant pas à servir la cause des patriotes pour les besoins de sa mission, délivrée par le Bakufu. Au gré des évènements historiques qui secouent le Japon, Kenshin et Tomoé deviennent mari et femme et s'installent dans une petite ferme d'Ôsu où la jeune femme apprend à mieux connaître son époux, au travers de leur paisible quotidien. Et c'est de là que surviendra l'unique faille de son plan, à l'origine de toute la saga de Kenshin: Tomoé va se retrouver prise à son propre piège, amoureuse de l'homme qui a tué son fiancé et dont elle a organisé l'assassinat. Torturée par sa conscience, cette dernière décide de trahir son jeune frère Enishi ainsi que l'organisation des Yaminobu, pour sauver son nouvel amour d'une mort qu'elle a elle-même orchestrée. Son tragique sacrifice, certainement le passage le plus dur
de la série, constituera le tournant de la vie de Kenshin, au terme duquel ce dernier prendra la décision de ne plus jamais lever son sabre pour prendre la vie d'autrui. Son premier grand amour aura aussi été son premier grand désespoir. A l'origine d'une tragédie qui aura donné un sens à leur vie, Tomoé et Kenshin étaient des êtres que tout opposait mais qui étaient faits l'un pour l'autre, à la manière d'un sabre et de son fourreau. Et si cette dernière n'aura connu qu'un bonheur éphémère aux côtés de l'homme qui avait bâti son malheur, elle ne cessera jamais de veiller sur son bien-aîmé, telle une luciole éclairant de sa lumière bienfaitrice la sombre route empruntée par le vagabond perdu.

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