Les erreurs de l'auteur
Erreurs, intrus, omissions ou incohérences dans Captain Tsubasa

Captain Tsubasa est la première série de Takahashi et c'est son oeuvre majeure. Comme tous les auteurs "débutants", il a commis des erreurs dans sa narration ou son dessin, certaines sont justifiées d'autres non.
D'abord au niveau du dessin, Takahashi a notamment soigné son trait au niveau des objets. Pour les corps, on peut rassembler quelques incohérences comme les mains qui sont à peine esquissées et les jambes qui apparaissent trois fois trop longues (même quand les joueurs ne jouent pas).
Le tir du tigre peut transpercer les vagues !!!! Mais dans l'ensemble, on retrouve plus d'erreurs dans la narration. Passons d'abord sur ses choix scénaristiques douteux... Si Takahashi a eu raison d'imposer le facteur blessure à ses personnages, il n'a pas su faire ressortir le côté douleur. On peut en autres voir Wakabayashi faire des parades impossibles alors qu'il a la cheville en miettes, Matsuyama jouer à la perfection (ou presque) malgré une vilaine blessure au tibia ou encore Misaki terminer un match entier alors que son corps aurait dû lâcher depuis un moment. Par contre, les blessures des jumeaux Tachibana, de Tsubasa ou de Wakashimazu sont mieux gérées et laissent vraiment apparaître un handicap. Mais là où l'auteur a parfois pêché, c'est lors des conclusions de matches. Premier exemple: la demi-finale Nankatsu-Musashi. Alors que Misugi a tenu magistralement son poste tant bien que mal toute la partie, il est incapable de stopper la dernière tentative de Tsubasa à cause de sa maladie. Un peu facile... Une séance de tirs au but où on l'aurait vu rater le sien eut été plus poignante (et réaliste). A ce propos, la fin de la demi-finale entre Nankatsu et Furano en devient presque irritante. Pour éviter d'avoir recours aux pénalties, Tsubasa tire une feuille morte du milieu du terrain qui percute le poteau puis rentre dans les buts avec un effet rétro. Outre le fait qu'une fois encore, la partie se termine en queue de
poisson (c'est à dire sur un exploit individuel peu crédible), l'action qui amène le but est physiquement impossible puisqu'une sphère ne peut conserver un effet rétro après avoir heurté de plein fouet un obstacle. Curieux que Takahashi n'en ait pas tenu compte, çà a de quoi gâcher une lecture... Dans le même ordre d'idée, on peut supposer qu'un tir surpuissant puisse transpercer les vagues mais pas faire exploser le ballon... Et encore moins de la part d'enfants de 14 ans !!! Il est d'ailleurs amusant de constater que les personnages de l'histoire font tous à peu près quatre ans de plus que leur âge.
Pourtant ce sont tous des enfants (vers la fin de la série, ils deviennent majeurs) mais on n'en voit que rarement un péter les plombs sur le terrain ou contester des décisions arbitrales (à ce sujet, Napoléon relève bien le niveau à lui tout seul). Pourtant, un but refusé ou accordé à une milliseconde près, c'est difficile à avaler quand c'est à son désavantage... Mais tout cà, ce sont des erreurs de jeunesse que l'auteur aura corrigé avec le temps. On passera donc sur le fait que Tsubasa soit appelé Tsubasa par tout le monde et non Ohzora comme c'est l'usage au Japon d'appeler quelqu'un qu'on ne connaît pas intimement par son nom, le tir magique qui donne un effet à droite au ballon puis à gauche au rebond ou encore les multiples erreurs des tableaux de matches comme celui qui annonce Tôhô-Minamiuwa au premier tour alors que ces deux équipes arriveront beaucoup plus loin dans le tournoi (il s'agit cependant ici d'erreurs de traduction de l'éditeur J'ai Lu).
Un autre domaine de reproche pourrait être celui du développement des personnages.
Certains protagonistes de l'histoire sont initiés par l'auteur mais laissés au second plan de l'intrigue au grand dam de ceux qui espéraient mieux les voir en action. On peut penser à Nakanishi ou encore Victorino qui ne sont finalement que des outsiders de second plan, au mental friable même s'ils disposent d'un réel potentiel malheureusement mal mis en scène.
Même la toute puissance de Hyuga ne terrassera pas Tsubasa

Dans un autre registre, on peut aussi signaler des personnages dont l'utilité semble quasi-nulle. Parce qu'ils ne sont pas assez performants, sans caractère ou bien simples faire-valoir, ils font acte de présence sans jamais vraiment créer d'oppositions à leur adversaire. Bien sûr, ces personnages sont indispensables pour contre-balancer l'enorme talent des vraies "stars" de la saga mais Takahashi a toujours eu du mal à souligner leur talent intrinsèque: Sorimachi est performant mais transparent lorsqu'il joue aux côtés de Hyûga, Pascual ne marque pas un seul but du tournoi de Paris mais joue en soutien de Diaz, Magas ne pèse pour ainsi dire pratiquement pas du tout dans les attaques germaniques, Bossi est un lamentable buteur pour l'équipe de France... Et que dire du personnage de Franz Schester, censé être un pilier du milieu de terrain allemand, mais qui n'a quasi-aucune influence dans le jeu de son équipe ?
En fait, celà s'explique par la présence de Dieter Müller, gardien de but talentueux et charismatique mais dont l'apparition souffre trop de la comparaison avec celle de Wakashimazu en tournoi benjamin. De fait, l'auteur ne peut s'empêcher lors de la finale du tournoi de Paris, de créer un duel à distance de gardiens, ce qui nuit enormément au jeu en milieu de terrain. On a l'impression que les défenses sont en gruyère et du coup, l'auteur ne sait plus quoi faire de Schester puisque Kartz se suffit à lui seul dans le milieu de terrain épaulé parfois de Schneider. Bref, l'apport d'un excellent défenseur héritier de Sammer ou Matthaüs à la place de Schester eût été le bienvenu.

Enfin, parmi les erreurs à citer, on ne peut oublier celle de l'éditeur J'ai Lu qui a carrément omis de représenter une double planche du manga original: celle présentant les coupures de journaux du lendemain du match Japon-Gremio (1er sélection de Tsubasa en équipe nationale A) dans le tome 37.
J'ai toujours adoré les journaux sportifs japonais ^^

Cette double planche, représentée ci-dessus, informe le lecteur que non content d'avoir réduit le score de 3-0 à 3-1 dès son entrée en jeu, Tsubasa parvient à réaliser l'exploit de sauver le match nul en marquant à deux reprises, sur un coup-franc à effet feuille morte et sur un retourné acrobatique. Il est particulièrement dommage (et inexplicable) que J'ai Lu ait commis l'erreur de ne pas publier ce passage dans sa traduction française de Captain Tsubasa, erreur qui porte préjudice à la compréhension de l'oeuvre, erreur qui cette fois, n'est pas le fruit de l'auteur.

Ces légères erreurs de narration ne pèsent pas énormément sur le déroulement de la saga puisque l'esprit d'héroïsme et d'abnégation se retrouve dans tous les matches disputés au cours de l'histoire.
Ce ne sont que d'amusants détails qu'on repèrera en souriant mais que l'auteur aurait pu éviter tout de même...